Plusieurs cas d’infections autochtones à Monkeypox (MKP) ont récemment été signalés dans plusieurs pays d’Europe, par le Royaume-Uni, le Portugal, l’Espagne et la Suède. Des cas suspects sont en cours d’investigation dans de nombreux pays. Il s’agit d’un phénomène inhabituel. Un premier cas suspect a été signalé le 19 mai en Ile-de-France. Le ministère de la Santé a publié un DGS-URGENT adressé tous les professionnels de santé.

La variole simienne (du singe) « Monkeypox » est une zoonose (ortho poxvirose / poxviridae), apparentée au virus de la variole. Les souches virales d’Afrique centrale sont plus transmissibles et virulentes que celles d’Afrique de l’Ouest. Sa transmission se fait principalement par contact direct avec des animaux infectés dans les pays endémiques. La transmission interhumaine est possible par contact direct ou par gouttelette, par voie sexuelle ou materno-fœtale. 

En avril-mai 2022, des cas européens et nord-américain, sans notion de voyage ni de contact avec des voyageurs en provenance de pays à risque, ont été identifiés, dont un en Ile-de-France. À ce stade, les cas rapportés sont majoritairement bénins, et il n’y a pas de décès signalé, cette situation rend néanmoins essentiel le repérage précoce.

Phases d’évolution et transmission de la maladie

Après une période d’incubation pouvant aller de 5 à 21 jours, l’infection débute par de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et une asthénie. La maladie provoque également des ganglions. Les adénopathies (cou, face...) sont volumineuses. La personne est contagieuse dès l’apparition des premiers symptômes. 

Dans les 1 à 3 jours (parfois plus) suivant l'apparition de la fièvre, le patient développe une éruption cutanée, qui commence souvent sur le visage puis peut s’étendre à d'autres parties du corps, dont les paumes des mains, les plantes des pieds et les organes génitaux. Les autres muqueuses (ORL, conjonctives) peuvent également être concernées. Il convient de noter que les cas récemment détectés chez les HSH ont signalé une prépondérance de lésions dans la région génitale. L’atteinte cutanée survient en une seule poussée. Les lésions passent par différents stades successifs (macule, papule, vésicule, pustule puis croûte), et évoluent de façon uniforme. Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses. 

La maladie dure généralement de 2 à 3 semaines. L’atteinte cutanée de l’infection par le Monkeypox se différencie de celle de la varicelle (peu fréquente chez l’adulte). Pour la varicelle, l’éruption évolue en plusieurs poussées. Les paumes des mains et les plantes des pieds sont épargnées.

L’atteinte cutanée de l’infection par le Monkeypox se différencie de celle de la varicelle (peu fréquente chez l’adulte). Pour la varicelle, l’éruption évolue en plusieurs poussées. Les paumes des mains et les plantes des pieds sont épargnées. 

La transmission interhumaine peut se faire par les gouttelettes respiratoires, qui ne peuvent généralement pas se déplacer à plus de quelques mètres, ce qui nécessite un contact prolongé face à face. Les autres modes de transmission interhumaine comprennent le contact cutané direct avec les liquides biologiques ou la lésion, et le contact indirect avec la lésion, par exemple par des vêtements, du linge de maison ou de la vaisselle contaminés.

Dans ce contexte, la vigilance des professionnels de santé est requise devant tout cas évocateur. 

Pour rappel, l’infection à Monkeypox est une maladie à déclaration obligatoire 

Tout cas suspect doit être signalé sans délai à l’Agence régionale de santé de votre région. 

Santé publique France a élaboré une définition de cas et une conduite à tenir pour la recherche des personnes contacts, disponible sur le site de Santé publique France (Télécharger la fiche conduite à tenir)

La mission nationale COREB (Coordination Opérationnelle Risque Épidémique et Biologique) a également rédigé une fiche réflexe pour la prise en charge médicale des cas et les mesures de protection à adopter (Télécharger la fiche réflexes)

Cette situation sanitaire étant inédite et évolutive, ces documents de conduite à tenir sont susceptibles d’être régulièrement actualisés.

Philippe Tisserand
One Another Consulting