Dans un communiqué de presse mis en ligne le 28 janvier, la HAS recommande de permettre aux infirmiers, pharmaciens et sage-femmes de prescrire et d’administrer les vaccins non-vivants inscrits au calendrier vaccinal chez les personnes âgées de 16 ans et plus. Décryptage :
Rappelons qu’à ce jour l’autorisation donnée aux infirmiers en 2018 de vacciner sans prescription porte uniquement sur la vaccination contre la grippe, dans des conditions bien précises, chez les personnes adultes pour lesquelles cette vaccination est recommandée à l'exception des femmes enceintes et des personnes qui n'ont jamais été vaccinées contre la grippe.
Considérant que l’implication des infirmiers et des pharmaciens a participé à l’amplification des campagnes vaccinales, la HAS a jugé pertinent de pouvoir étendre cette stratégie pour prévenir d’autres maladies qui constituent également des enjeux de santé publique, mais sous certaines conditions.
Les vaccins qui pourraient être prescrits et administrés par les IDEL :
Après consultation des parties prenantes et expertise de la Commission technique des vaccinations (CTV), la HAS recommande que les infirmiers, pharmaciens et sage-femmes soient autorisés à prescrire et administrer les vaccins non-vivants inscrits au calendrier vaccinal pour les personnes âgées de 16 ans et plus : Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Poliomyélite ; Papillomavirus humains ; Pneumocoque ; Hépatite B ; Hépatite A ; Méningocoques A, C, W, Y ; Grippe. N'entrent pas les vaccins contre le méningocoque B et la rage, dont les indications sont rares chez l’adulte. Par ailleurs, cette extension ne concerne pas les personnes immunodéprimées, pour lesquelles la prescription des vaccins doit être effectuée par un médecin, dans le cadre d’une prise en charge médicale globale.
Deux conditions à cet élargissement des compétences des IDEL :
La réalisation effective d’une formation adaptée avec évaluation certifiante des professionnels concernés et le renforcement de la traçabilité de la vaccination, notamment grâce à des outils numériques :
- Formation préalable aux vaccinations faisant l’objet de l’extension de leurs compétences, avec, pour les infirmières, un focus particulier non pas sur le geste vaccinal, mais aux principes théoriques de la vaccination (indications, contre-indications, non-indications, calendrier vaccinal). La HAS propose également de renforcer leur formation initiale et continue en vaccinologie.
- La nécessité de développer et mettre en place un outil d’aide à la prescription et de traçabilité électronique, un outil d’aide à la prescription en amont, pour l’identification des indications, des non-indications et des contre-indications de chaque vaccin. Un autre pré requis prévoit la mise en place d’un outil de traçabilité, pour le suivi interprofessionnel, pour recueillir l'information sur l'acte vaccinal afin d'éviter toute nouvelle vaccination chez un individu déjà vacciné.
Si ces recommandations vaccinales répondent aux revendications de la profession, il convient toutefois de préciser qu’elles s’adressent aux pouvoirs publics et ont vocation à éclairer le Ministre des solidarités et de la santé dans sa prise de décision. C’est en effet au Ministre que revient la mission d’élaborer la politique vaccinale en France, sur la base des recommandations de la HAS en décidant de les suivre ou non.
Philippe Tisserand
One Another Consulting
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